Notre approche agricole

Lorsqu’on souhaite utiliser des plantes aromatiques et surtout médicinales dans son quotidien, il faut en garantir la « bonne provenance ». Celle-ci dépend de l’environnement dans lequel elles ont poussé, de la façon dont elles ont été entretenues, comment elles ont été récoltées, conservées.

Rétablir l’équilibre du sol

La terre dans laquelle évolue les plantes d’Anhalie, a comme beaucoup d’autres subit les dérives de l’agriculture du XXe siècle. Malgré la monoculture intensive qu’elle a vécu, elle a eu cependant la chance d’être abandonnée souvent, et très peu traitée. Après une dizaine d’années sans culture, on l’a récupéré terre nue, parce que « ça fait plus propre »; le tracteur n’ayant pas épargné la dégradation du sol.

Après deux ans de friche, nous avons fait le choix d’un travail différent, plus léger et moins traumatisant pour la nature du sol. Vous trouverez ici un article sur les premiers travaux en traction animale.

Ursule et Quandy, de l’association « Au pas d’Ursule », menés par Aurélie et Ilana

Le retour de la biodiversité

Il fallait tout recréer. A part le taupin qui attendait le retour des cultures de patates, la vie dans le sol était relativement restreinte. Alors chaque geste compte : débroussailler, faucher, pour refaire de la matière organique, ramasser du fumier, récupérer des essences d’arbres broyés, pailler, attirer les insectes composteurs, travailler son sol en douceur…

Les premières plantations que nous avons faites, c’était des arbres fruitiers mais pas que, nous avons choisi des essences mellifères avec des floraisons réparties sur toute l’année. Les arbres créent aussi de l’ombre et de l’humidité, accueillent les oiseaux et insectes.

Dès que les plantes aromatiques et médicinales sont arrivées, elles avaient des abeilles pour les accueillir. Etant très mellifère, elles ont aussi accueilli une multitude d’insectes pollinisateurs et auxiliaires à en rendre jaloux les maraîchers!

Papillon butinant du bleuet (Centaurea cyanus)

La gestion de l’eau

L’eau est évidement le fil rouge d’une agriculture réussie. Nous sommes dans un département qui, même si il possède beaucoup d’eau en sous sol, est cependant soumis à plusieurs mois de restrictions par an. La neige se faisant plus rares sur nos montagnes, les rivières s’amenuisent, et la gestion de l’eau devient une problématique essentielle dans la continuité de l’agriculture. Situé à 300 mètres du Tech, une pénurie d’eau est cependant moins à craindre qu’ailleurs.

Sur le terrain on a de l’eau gravitaire (par canal). Nous avons fait le choix de travailler un peu différemment, à travers un bassin de rétention. Nous remplissons donc le bassin avec l’eau du canal, et nous pompons ensuite via un circuit en goutte à goutte pour avoir une gestion précise de l’eau apportée aux plantes. Les économies d’eau et de temps réalisées par rapport à une irrigation à la raie (utilisation traditionnelle d’un canal), sont conséquentes. De plus, le bassin permet de conserver la biodiversité créée, entre l’accueil espèces semi aquatique et hydratation des insectes en tout genre.

Libellule Sanguine aux abords du bassin